Le journaliste qui tweete : Portrait du journaliste 2.0 par Michelle Sullivan
Retour à la liste des articlesEntrée écrite par : Alexandre Boutet Dorval
Si vous avez eu la chance d’assister à notre Webinaire de mardi dernier, vous avez eu la chance d’assister à une table ronde sur l’interrelation entre les médias traditionnels et les médias sociaux animée par Alain Lavigne, professeur titulaire au Département d’information et de communication de l’Université Laval.
Lors de sa participation à cette table ronde, Patrice Leroux, professeur et responsable du programme de Certificat en relations publiques de l’Université de Montréal a évoqué une conférence de la série Les soirées des grands communicateurs organisées par La Toile des communicateurs. Cette conférence de Michelle Sullivan, consultante et chargée de cours en relations publiques s’intitulait Le journaliste qui tweete : une analyse de l’intersection entre journalisme et médias sociaux et peut être visionnée en ligne sur le site de la TELUQ.
La conférence de Sullivan présente les résultats préliminaires d’une étude réalisée auprès de journalistes et portant sur leur utilisation des médias sociaux. Les résultats de cette étude s’articulent autour de cinq grands axes : l’utilisation que font les journalistes des médias sociaux, l’impact de ces médias sociaux, le rôle des blogues et des gens qui les rédigent, le rôle des relationnistes et finalement, la question éthique.
Le journaliste plus important que le média?
À travers cette étude, celle-ci dresse un portrait très complet du rapport qu’entretiennent les journalistes québécois avec leurs nouveaux outils numériques. Elle met notamment de l’avant l’importance des médias sociaux dans les relations de presse, révélant qu’un grand nombre de journalistes se servent de ceux-ci pour s’inspirer, trouver des informations nouvelles et identifier des sources. Une organisation qui n’y serait donc pas ferme donc la porte à un canal entier de communication avec les journalistes.
Fait intéressant, la gestion des commentaires, l’épée de Damoclès de l’usage des médias sociaux en relations publiques, semble également être un enjeu pour les journalistes. La présence des journalistes dans les médias sociaux a pour effet de les personnifier et de les rendre plus accessibles. « Le journaliste devient plus important que le média, » a même confié un des répondants du sondage.
Sullivan mentionne aussi le fameux concept d’ « influenceurs Web », référant toutefois davantage aux blogueurs professionnels. Il semblerait que les journalistes ne considèrent pas ces influenceurs comme étant totalement à l’avant-garde, mais reconnaissent que ceux-ci ont une influence sur le grand public.
Dites adieu au communiqué de presse traditionnel
Les résultats de l’enquête de Sullivan marquent également d’autres points contre le traditionnel communiqué de presse. Elle s’interroge d’ailleurs sur l’usage que font les relationnistes québécois du principe de « communiqué 2.0 », affirmant que les journalistes semblent ouverts à une évolution de ce type de document, notamment afin de le rendre plus concis et d’y inclure du contenu multimédia. Malgré cette volonté de modernisation, il semblerait que les journalistes soient toujours attachés aux canaux traditionnels : la majorité d’entre eux préfèrent recevoir les propositions des organisations par courriel et par téléphone, et sont particulièrement irrités d’en recevoir sur Facebook.
Malgré tous ces changements de forme et l’accélération de leur rythme de travail, le fondement du travail des journalistes, lui, ne semble pas avoir changé. Les journalistes sont toujours préoccupés par l’exactitude et l’intérêt de leurs informations et demeurent soucieux d’éthique et de transparence.
Pour plus d’informations, nous vous référons à la conférence de Michelle Sullivan.
Un grand merci à Patrice Leroux d’avoir attiré notre attention sur cette conférence!
“Journalistes 2.0, usages et dilemmes des journalistes contemporains” publié aux Editions L’Harmattan est un ouvrage qui vous invite à découvrir une réflexion de la journaliste Linda Be Diaf accompagnés de témoignages de journalistes en activités sur, justement, les mutations – éditoriales et techniques – des pratiques professionnelles des journalistes depuis l’avènement des médias sociaux, mais aussi des questions éthiques et déontologiques propres à la profession. Live Tweet, Scrollitelling, curation, charte et personnal branding – entre autres – tout est abordé dans cet ouvrage qui se veut un outil de décryptage des méthodes de journalisme actuelles.