Observatoire des médias sociaux en relations publiques

Fiches de lecture

Les racines communicationnelles du Web et des médias sociaux

Charest, Francine et François Bédard. 2013. « Les racines communicationnelles du Web et des médias sociaux. » Presses de l’Université du Québec, PUQ, Québec,162 p.

Résumé de l’auteur

Le Web et les médias sociaux sont considérés comme étant parmi les plus puissants outils de communication en ce début du XXIe siècle. Cet ouvrage innove en démontrant que, pour appréhender ces deux phénomènes et en tirer le meilleur parti, l’étude de leurs racines communicationnelles peut s’avérer fort utile tant pour les internautes que pour les concepteurs et les gestionnaires de sites Web et de médias sociaux.

Après avoir passé en revue les grandes approches en communication de masse et celles du champ de la communication organisationnelle propre aux relations publiques, dont certaines remontent aux années 1920, les auteurs ont été à même de dégager trois grandes racines communicationnelles du Web et des médias sociaux tirant chacune son origine d’un des principaux courants de pensée dans ces domaines : la diffusion, la réception et l’appropriation. Quoique chacune de ces racines apporte un éclairage utile sur la nature des relations entre concepteurs (émetteurs) et usagers (récepteurs) de sites Web et de médias sociaux, celle de l’appropriation est la plus riche en enseignements.

Cette deuxième édition propose un survol des principales contributions des chercheurs en communication depuis l’avènement du Web et des médias sociaux. Le lecteur y trouvera des informations sur une foule de sujets tels les normes heuristiques, les critères ergonomiques, les interactions humain-machine dans le domaine de l’ergonomie cognitive, le besoin d’interactivité chez les internautes, des exemples de modèles d’évaluation de sites Web et de médias sociaux ainsi que de nouvelles pratiques en relations publiques.

Mots clés


Médias sociaux, Web, diffusion, réception, appropriation, racines communicationnelles du Web.

Mise en contexte


Dans le contexte où les médias sociaux ont la cote, Francine Charest et François Bédard se penchent sur le phénomène en cherchant à dépasser l’effet de mode et innovent en faisant un retour vers principales approches théoriques de la communication de masse, pour mieux comprendre les racines communicationnelles du Web.

Chapitre 1 – L’apport du champ des communications dans la compréhension du Web et des médias sociaux


Le premier chapitre des Racines communicationnelles du Web et des médias sociaux dresse un portrait des principaux courants théoriques en communication publique : diffusion, réception, appropriation, en mettant l’accent sur cette dernière comme approche privilégiée pour observer les racines communicationnelles du Web et des médias sociaux. Selon les auteurs, ce paradigme qui implique une interaction continue entre le récepteur et l’émetteur, dont Michel De Certeau est le précurseur, est le plus riche pour observer les activités de communication du Web 2.0.

Chapitre 2 – Le besoin d’interactivité des internautes au cœur de l’évolution du Web


Dans le deuxième chapitre, en gardant en filigrane l’approche de l’appropriation, les auteurs démontrent l’importance de tenir compte des besoins des usagers et en particulier leur besoin d’interactivité, dans l’observation et l’analyse des usages, mais aussi dans la conception d’outils Web. Pour ce faire, les auteurs présentent certains domaines et travaux qui s’intéressent à cette problématique, en l’occurrence, les rapports humain-machine dans le domaine de l’interaction en ergonomie cognitive, la théorie de l’action dans les interactions et la théorie intégrée.

Chapitre 3 – L’évaluation des sites Web et des médias sociaux


Dans ce chapitre, les auteurs dressent une liste des principaux outils et critères d’évaluation de sites Web et des médias sociaux. Parmi les modèles d’évaluation du Web qui retiennent leur attention, celui de Kim et Lee qui s’intéresse principalement à quatre dimensions : le contenu, la structure/l’organisation des idées, l’interactivité et la présentation globale du site et le modèle triangulaire de Nantel qui propose une démarche méthodologique en trois étapes avec en son centre, l’utilisateur. Pour ce qui est du volet évaluation des médias sociaux, les auteurs mentionnent entre-autres Vivier et ses cinq critères d’évaluation ou indicateurs de performance pour mesurer les actions des organisations dans les médias sociaux: l’acquisition, l’engagement, la rétention, la recommandation et le revenu.

Chapitre 4 – Le phénomène du Web et des médias sociaux expliqué par leurs racines communicationnelles


Dans ce chapitre dense en contenu dont la schématisation est incontournable pour tout chercheur ou professionnel qui s’intéresse au cadre de référence théorique du Web, les auteurs identifient trois grandes évolutions communicationnelles du web : Web 1.0, Web 2.0 et générations futures. À ces trois principales évolutions se rattachent respectivement trois grandes approches en communication de masse caractérisées par l’acteur qui se retrouve au centre de l’acte communicationnel : la diffusion (émetteur), la réception (récepteur) et l’appropriation (interaction). Pour chacun de ces paradigmes, les auteurs en énumèrent les principaux tenants et en résument l’apport.

Discussion : pistes de réflexion


Les auteurs concluent sur les pistes de réflexion de deux intellectuels et lancent la balle aux professionnels de la communication en leur rappelant que c’est à eux de les mettre en pratique. D’abord celle de McLuhan qui prévoyait que les nouvelles technologies permettraient à l’homme de mieux communiquer avec le village global et celle de Castells pour qui la force du réseau rendrait possible une meilleure résolution collective des problèmes.