Médias sociaux et relations publiques en contexte électoral
Retour à la liste des articlesEntrée écrite par : Alexandre Boutet Dorval
Nous sommes en 2015. Le Canada sera bientôt en élections générales et la relative tranquillité des médias sociaux canadiens s’apprête à être chamboulée.
L’élection fédérale de 2011 a été considérée comme la première « élection sociale » au Canada. Pour la première fois, l’électorat canadien découvrait que les médias sociaux pouvaient être un canal d’échange direct avec les gens qui sollicitent le pouvoir. Dans un contexte où les taux de participation aux élections sont historiquement bas (et tout particulièrement chez les jeunes), les autorités électorales du Canada se sont réjouies de l’émergence de ce nouveau canal.
«Nos recherches ont démontré que les jeunes Canadiens souhaitent avoir des contacts avec les politiciens, qui jouent un rôle essentiel pour les renseigner sur la politique et les motiver à participer à la vie démocratique pendant et entre les élections, » peut-on lire sur le site d’Élections Canada.
Si les chercheurs et les analystes politiques ont relativisé l’effet concret de la présence des politiciens dans les médias sociaux, force est d’admettre que ceux-ci ont amené de nouvelles façons de faire de la politique. Alors que nous approchons une fois encore d’une campagne électorale générale et que les médias sociaux n’ont cessé de prendre de l’importance.
Si nous ne pouvons pas certifier que ceux-ci ont un impact électoral, une chose est sûre, les périodes de forte affluence politique changent le paysage des médias sociaux. Les médias sociaux n’y font pas exception : ce serait une erreur monumentale que d’ignorer le contexte dans lequel évolue une stratégie de communication ou de relations publiques. Même si votre organisation n’est pas politisée, le contexte aura une influence sur vous. Examinons de quelle façon.
Le bruit communicationnel sera plus fort
Les organisations politisées, les partis politiques et les partisans se feront entendre le plus fort possible et une partie de l’attention de vos publics risque d’être dirigée ailleurs. Dépendant de vos réseaux, ce bruit peut être faible, mais il peut durer jusqu’à deux ou trois mois et devrait être pris en compte.
Le ton monte
La période électorale est très polarisante. Les esprits s’échauffent et les couteaux volent parfois bas. Même si vos contenus sont à des années-lumière des débats électoraux, vous devez redoubler de vigilance dans votre gestion des commentaires et faire attention au vocabulaire que vous utilisez dans vos interventions. Vous ne voulez pas que votre page Facebook ne devienne le champ de bataille de militants en colère.
Vous serez interpellés
Tout dépendant de votre secteur d’activité, de votre identité et de la nature de vos réseaux, il est possible que des candidats locaux ou nationaux cherchent à s’attirer la sympathie des membres de votre communauté. Doit-on se prêter au jeu ou encore leur faire barrage? Il n’y a pas de bonne réponse. Selon vos objectifs, la nature de votre organisation et l’attitude des candidats, ça peut être une excellente chose ou encore le déclencheur d’une crise. La meilleure façon d’éviter d’être pris de court est de réfléchir à cet enjeu à l’avance pour être préparé à une telle éventualité.
Vous aurez la possibilité d’interpeller
Ça peut sembler inintéressant si votre organisation est strictement apolitique, mais si vous représentez un organisme subventionné ou un groupe de pression, ou même si votre organisation est concernée par certains enjeux locaux, il pourrait être intéressant d’interpeller les différents candidats de votre région. « Même pour les entreprises commerciales? », direz-vous? Bien sûr! Les entreprises sont également des citoyens corporatifs, et si celles-ci sont naturellement apolitiques, elles ont toutefois une responsabilité sociale en tant qu’entreprise. Supposons que vous représentez une industrie qui s’est associée financièrement à l’installation d’équipements sportifs pour les jeunes de votre région. Y-a-t-il d’autres enjeux connexes qui posent problème dans votre milieu? Interpeller les candidats à cet effet viendrait confirmer l’image sociale de votre entreprise tout en renforçant vos liens avec votre communauté. Le principe n’est pas nouveau, mais les médias sociaux en font quelque chose de fluide et d’accessible.
Les deux choses importantes à retenir de tout cela est que la période électorale engendre un changement de contexte dans les médias sociaux et que ce changement de contexte doit être pris en compte, idéalement à l’avance. L’impact sur le contexte spécifique d’une organisation et la bonne marche à suivre varie énormément d’un cas à l’autre, aussi nous vous laissons le soin de juger de ce qui s’applique dans votre cas.