Influence numérique et changement de comportement des organisations
Retour à la liste des articlesEntrée écrite par : Benoit Adrien Spéciel
Petit préambule aux conférences du Webinaire 2016
1 – Résumé de la conférence
Le thème des villes intelligentes a été omniprésent au cours des dernières années, et plusieurs municipalités et agglomérations ont emboîté le pas. De facto, une course s’est imposée – quelle sera la ville la plus intelligente? Quelles sont les mesures qui sont les plus aptes à faciliter cette
transition? Cependant, dans leur empressement d’agir, on peut se demander si certaines villes ont bien compris la destination finale. Ou destinations finales, car il y en aura autant qu’il y a d’objectifs, de problématiques et d’ambitions urbaines – autrement dit, il est clair que Mexico, Shawinigan, Londres, Rabat et Shenzhen ne vivent pas le même contexte, et donc leurs parcours seront différenciés. Pourtant, chacune se targue d’être une ville intelligente (ou, plus précisément, une ville intelligente en devenir). Est-il possible de dégager des leçons universelles, des objectifs globaux, des outils communs pour les villes intelligentes? Pour bien cerner ces questions, nous allons discuter de la progression du concept de ville intelligente dans un contexte de développement durable et de changements climatiques. Car la préoccupation environnementale est souvent au cœur de la démarche « intelligente » — et est, en fait, à la source du concept. Pour les responsables municipaux, la planification et la gestion des infrastructures occupe une grande place du quotidien. Quel sera l’impact sur celles-ci des changements climatiques? Intrusion de l’eau de mer dans les systèmes d’aqueduc, hausse du niveau de la mer, changement du mode de production énergétique – il est clair que les enjeux sont nombreux. La présentation abordera cette problématique, et les résultantes : le concept de la ville résiliente, ses racines dans le passé des grandes villes d’Europe et les conséquences sur les modes de gouvernance – et une leçon importante pour les dirigeants d’aujourd’hui.
2 – Quelques questions sur les sujets abordés
Les questions suivantes ont été posées directement à M. Barsoum et voici la retranscription de ses réponses :
Quelles leçons les villes intelligentes peuvent-elles nous apporter?
J-F BARSOUM : «La leçon la plus importante, souvent la plus évidente une fois les projets complétés — mais souvent ignorée en amont, est que les obstacles présentés par l’implantation de la ville intelligente sont culturels et organisationnels. L’acceptabilité sociale est tout aussi importante pour des projets de ville intelligente que pour la construction de nouvelles infrastructures physiques. De plus, il ne faut pas négliger le fait que ces projets exigent souvent une énorme collaboration entre différentes parties prenantes, dans différents silos de l’administration publique et en dehors, ce qui peut être source de délais et de friction. Sans une vision unifiée et bien communiquée, les projets de villes intelligente peuvent devenir des coups d’épée dans l’eau.»
En quoi la notion de peur joue-t-elle sur les villes intelligentes ?
J-F BARSOUM : «D’un premier point de vue, on peut concevoir de la ville intelligente comme étant un outil technologique. On pourrait comparer cela à un marteau: le marteau de fait pas peur, on se fie plutôt sur la personne qui le manie; dans le contexte approprié, l’outil permet de bâtir et de construire une meilleure vie. Mais sans contexte, l’outil n’a aucune valeur, et peut être interprété de la manière qui sied l’interprète.
On ne peut pas oublier que certaines technologies modernes sont des pièces importantes du puzzle des villes intelligentes. Ces technologies on tendance à changer de plus en plus rapidement et il existe une fracture (générationelle souvent, mais pas exclusivement) dans l’adoption de ces technologies et des données qui les alimentent. Il n’y a pas de solution facile pour refermer cette fracture, mais l’éducation scientifique continue, une plus grande clarté sur l’utilisation faite des données, et un souci permanent d’accessibilité universelle sont autant de pistes à suivre.»
En quoi les paradigmes constructivistes permettent de mieux définir les concepts qui se rapportent à l’E.-réputation?
J-F BARSOUM : «Entre vous et moi, je ne suis pas outillé pour répondre à cette question. Mais en général, l’alliance des technologies modernes et des médias sociaux permettent une rétroaction (feedback) instantané et une collaboration en continu à l’intérieur de groupes définis ou ad-hoc, ce qui, je présume, permettrait de faciliter une approche constructiviste. Mais je laisse à d’autre le soin de pousser l’analyse plus loin.»
Coréalisé avec Lara-Catherine Desrochers