Influenceurs et E-réputation dans le cadre de communautés verticales
Retour à la liste des articlesEntrée écrite par : Benoit Adrien Spéciel
Petit préambule aux conférences du Webinaire 2016
1 – Résumé de la conférence
« La confiance sera la nouvelle monnaie de XXIe siècle.» Rachel Botsman – La montée de la consommation collaborative (2010). Dans les communautés verticales, les influenceurs entretiennent des relations de « pairs à pairs » et impactent l’E.-réputation des entreprises et des marques de façon particulière. En effet, bien plus pertinentes que les réseaux sociaux de masse tels Facebook ou Twitter, elles proposent non seulement des contenus collaboratifs, mais les légitiment par la qualité et la crédibilité de leurs auteurs. Les marques et les entreprises commencent donc tout naturellement à se tourner vers ce type de communauté ou à les fabriquer elles-mêmes, car elles y trouvent des relais avec un fort indice de confiance. Aujourd’hui les enjeux de ce type d’influence sont renforcés par :
- la normalisation internationale de l’E.-réputation (la norme internationale ISO 20488 est attendue pour 2016);
- la portabilité de l’E.-réputation des pairs (le capital « réputationnel » de l’influenceur doit pouvoir être transposable et ré-utilisable sans repartir de zéro à chaque fois). Cette communication s’axera principalement sur les points suivants enrichis de retours d’expérience issus de ma pratique professionnelle :
- la définition des communautés verticales;
- l’utilisation des communautés verticales par les entreprises et les marques pour agir sur leur E.-réputation;
- l’impact des communautés verticales sur les influenceurs;
- un ensemble de « best practices » pour tirer profit des communautés verticales.
2 – Quelques questions sur les sujets abordés
Les questions suivantes ont été posées directement à Mme Blondeau et voici la retranscription de ses réponses :
- Quelle est votre propre définition courte des communautés verticales?
G. BLONDEAU : «Les communautés verticales désignent un ensemble d’individus et/ou d’organisations se rassemblant autour d’un intérêt commun (un métier, une expertise, un sport,…) et interagissant entre eux.
Les réseaux sociaux verticaux sont les plateformes qui permettent de mettre en œuvre ces interactions.»
- Comment les influenceurs exercent-ils leur E.-réputation au sein des communautés verticales?
G. BLONDEAU :
«Par l’expertise
La connaissance théorique et/ou empirique est un des prérequis pour qu’un influenceur puisse exercer sa E-réputation dans une communauté verticale.
L’expertise acquise par l’expérience, l’analyse et l’observation confère à l’influenceur un socle de compétences indispensable pour être crédible et formuler des avis et opinions en adéquation avec l’objet de la communauté.
Plus cette expertise provient de l’expérience, plus la E-réputation de l’influenceur est importante au sein de la communauté.
Par l’action
Certains influenceurs ne disposent d’aucune connaissance théorique, en revanche leur expérience terrain ou leur « vécu » sont riches, voir singuliers.
Leurs actions, expérimentations, tests ou mises en application sont le fondement de leur E-réputation.
Par la légitimité
Enfin, les influenceurs peuvent exercer leur E-reputation grâce à leur légitimité « de fait » ou octroyée par les membres de la communauté verticale.
Quand les acteurs institutionnels ou référents sur le thème de la communauté font défaut ou sont décrédibilisés, les influenceurs émergent d’autant plus facilement en faisant valoir leur légitimité.»
- Qu’elles sont les techniques qui favoriseraient au mieux, puis celles qui freineraient le plus les communautés verticales ?
G. BLONDEAU :
«Les facilitateurs
- Choisir le sujet ou le thème de la communauté verticale là où les institutionnels ont déçu ou font défaut (ex : explosion des communautés de malades du fait de l’absence de prise en compte du patient par le corps médical),
- Créer la communauté verticale autour d’une problématique principale,
- Aider la communauté à lever ses frustrations et répondre à ses besoins,
- S’associer à des partenaires pour produire des contenus de qualité et régulièrement mis à jour permettant de motiver la communauté.
Les freins
- Vouloir traiter une thématique trop large,
- Enfermer la communauté dans une communauté d’experts,
- Instaurer un modèle économique défavorable à la communauté et contraire à l’ADN de celle-ci.»
Coréalisé avec Lara-Catherine Desrochers