Comment allez vous préparer votre organisation aux stratégies numériques ?
Dubois, Didier et Émilie Pelletier. 2010. « Chapitre 4 : Comment allez vous préparer votre organisation aux stratégies numériques ? » In « RH 2.0 : Guide de survie pour recruter sur le Web » Cowansville : Yvon Blais, pp. 57-72.
Fiche de lecture réalisée par Julien Watine
Mots-clés
Web 2.0, médias sociaux, stratégie numérique, organisation, recrutement.
Keywords
Web 2.0, social media, digital strategy, organization, recruitment.
Résumé du chapitre
Le Web 2.0 peut faire peur aux entreprises et aux employeurs. Dans ce chapitre, Dubois et Pelletier expliquent pourquoi les médias sociaux suscitent la méfiance et comment il est possible de les utiliser à bon escient dans une stratégie d’entreprise dite numérique.
Évidemment, investir ce nouvel univers implique de « perdre le contrôle » de sa marque. De toute façon, rappellent les auteurs, que vous soyez présents sur les médias sociaux ou pas, les entreprises ont déjà perdu le contrôle de leur image. Il y a en effet plus de chances que vous puissiez corriger une situation en étant de la partie plutôt qu’en situation d’absentéisme. Ce qui importe réellement, ce n’est pas ce qu’une organisation pense ou dit de sa marque, mais bien ce que le public en pense. C’est là l’enseignement majeur de la première partie du chapitre.
Les nouvelles technologies peuvent faire peur, mais cela ne date pas d’hier. En effet, la crainte éprouvée par les entreprises face aux médias sociaux — certaines d’entre elles bloquent complètement l’accès aux médias sociaux de leurs employés — ressemble étrangement à celle que l’on a déjà remarquée avec le téléphone fixe, les courriels, les portables et même les clés USB. Il s’agit donc d’éduquer pour les entreprises d’éduquer leurs employés et à profiter de l’existence de ce nouveau type de média. Les médias sociaux sont un outil, pas une menace.
Les auteurs donnent d’ailleurs cette série de conseils en ce qui a trait à l’utilisation des médias sociaux en milieu de travail :
- Rappeler aux employés d’être prudents;
- Leur rappeler qu’ils sont des ambassadeurs;
- Gérer les insatisfactions des employés ailleurs que sur le Web 2.0;
- Ouvrir le débat sur l’utilisation des médias sociaux;
- Responsabiliser plutôt que de surveiller.
Un autre aspect, fréquemment entendu, de l’utilisation des médias sociaux en entreprise est son coût. Tant en ressources financières qu’en ressources humaines, le Web 2.0 requiert certainement un investissement. Mais celui si, selon les auteurs, n’est pas aussi important que ce que l’on semble penser au départ. Il suffit de se rappeler combien coûte l’affichage dans un magazine ou un journal national…
Avant même de décider si les médias sociaux sont une perte de temps ou pas, il faut absolument décider ce que l’on compte y faire. C’est seulement après cette décision que l’investissement pourra être débattu en conséquence. Si une entreprise décide d’entreprendre des démarches de recrutement sur le Web 2.0, l’essentiel est de comprendre comment ce nouvel espace fonctionne. Il ne suffira pas d’afficher les annonces comme on le ferait dans un journal. Il faut plutôt « entrer en relation » avec des employés potentiels. La discussion est la clé.
Pour illustrer tout cela, les auteurs déclinent les niveaux d’implication qu’une entreprise peut choisir d’avoir sur le Web 2.0. Ils suggèrent par la même occasion d’y aller graduellement lorsque l’on démarre :
- Le mode veille (mode passif)
- Le mode diffusion (mode mi-passif / mi-interactif)
- Le mode interactif
- Le mode engagé
- Le mode créatif
Évidemment, plus une organisation est impliquée, plus l’investissement en temps et grand. Mais cette dépense en temps est en réalité un « transfert » de temps : au lieu de trier des Curriculum Vitae, de tenir des kiosques d’information dans des salons et de faire passer des entrevues, une grande présélection peut se faire à partir de l’ordinateur. Fini les déplacements inutiles. Les candidats avec qui l’on engagera une conversation seront également tous plus proches du profil recherché.
La dernière grande question liée au Web 2.0 est sa rentabilité. En tous cas, pour répondre à cette question, il faut évidemment apprendre à mesurer. En termes qualitatifs, le succès se mesure avec les relations qui ont été bâties avec les publics-cibles, à la participation aux conversations, au fait de pouvoir passer d’un monologue à un dialogue avec les candidats potentiels et en l’augmentation de la qualité des candidatures qui sont déposées. En termes quantitatifs, le succès peut se mesurer par le nombre de visites sur le site, le nombre de nouveaux visiteurs sur le site, le nombre de fois que les visiteurs reviennent sur le site, le nombre de pages vues par visiteur, la durée moyenne des visites, le nombre de sites qui redirigent des candidats vers votre site, la diversité de la provenance des visiteurs, le taux de conversion (les candidats qui passent à l’action après une visite sur le site).