En ville, un constat s’impose : il est de plus en plus rare de ne pas trouver un réseau de données cellulaires ou un WiFi pour rester connecté : le réseau de notre opérateur de télécommunication qui ne cesse de performer pour nous suivre et nous géolocaliser partout ou encore la disponibilité grandissante de bon nombre de réseaux WiFi gratuit. Implanté dans des commerces ou même dans les transports en commun, un des buts est de réussir à couvrir l’utilisateur de média social tout le temps. Cependant, beaucoup ont pu constater que cette proposition échoue dans certains transports en commun, ou dès que l’individu s’éloigne d’un centre urbain.
Facebook est une des premières plateformes impactées par ce manque de disponibilité des réseaux. Combien de fois les utilisateurs ne peuvent plus suivre leur fil d’actualité, ne peuvent plus commenter ou pire, voir apparaître l’icône de chargement. Habitué à une hyper connectivité, il en est encore plus frustrant de perdre aussi bêtement en 2015 sa connexion. En réponse à cette réalité, Facebook va lancer sous peu de nouvelles fonctionnalités : aimer (liker), partager et commenter des publications hors ligne qui seront mises à jour automatiquement dès que la bande passante sera suffisante, permettant une autonomie de l’utilisateur même sans connexion. La nouvelle mise à jour regardera dans les contenus chargés précédemment de l’appareil qui n’ont pas été consultés, puis les classera par pertinence pour être affichés ultérieurement. Fini donc les moments d’attente, la connexion sera permanente même sans connexion.
Quelle révolution pour les pratiques en relations publiques ? Pas de quoi changer le monde me direz-vous, mais peut-être quelques possibilités assez intéressantes sur l’évolution des habitudes des utilisateurs de Facebook.
- Pouvoir joindre de façon plus durable les individus
En cas de crise, il a été observé que la saturation des médias sociaux empêche l’actualisation des mises à jour et coupe parfois complètement toute communication. Dans le cas de la nouvelle mise à jour Facebook, les données seront enregistrées avant la saturation, puis pourront être transmises au bon moment. Un nouvel outil donc pour réussir à communiquer rapidement en cas d’urgence, avec des utilisateurs ciblés et potentiellement en danger.
- Développer l’attention de l’utilisateur
Voyons aussi l’aspect plus sélectif, dans le sens que cette fonctionnalité va enregistrer des données, et les trier. Il sera donc possible d’avoir l’attention de l’utilisateur sur une plus longue durée. Il faut bien voir qu’un nombre limité de données sera stocké et que certains des moments sans réseau (p.ex. transport en commun ou traversée un parc national) sont longs. Il serait donc possible de voir une attention prolongée de l’utilisateur à l’information, ce dernier n’étant pas en mesure de télécharger d’autres contenus. Et avec la différence par rapport à maintenant, qu’il n’y aura aucune icône lui demandant d’attendre, ce qui pouvait diminuer inconsciemment son attention. Cela entrainera une exposition plus longue à l’information et une meilleure qualité d’attention.
- Un nouvel outil de tri de l’information
Un enregistrement des données étant effectué, il y aura triage par pertinence, donc création d’un profil. Ce même profil sera modifiable par l’utilisateur, soit de façon directe (en modifiant sur la plateforme ses choix), soit indirect, en agissant sur les éléments qu’il consulte. Dans tous les cas, ce profil sera très utile dans les fonctionnalités de Facebook. Car de plus en plus de critiques de la non-personnalisation du fil d’actualité se font sentir. Mais avec cette possibilité de faire passer par un nouveau filtre les données, l’utilisateur possédera enfin « un contrôle » plus poussé sur l’information qu’il reçoit. Nous pourrions donc voir dans cette nouveauté une vision plus proche du modèle bidirectionnel symétrique de Grunig. L’utilisateur ne pourrait pas voir toutes les suggestions de Facebook pendant un certain laps de temps, et possédera vraiment une information choisie. Cependant, il faut être conscient que très rapidement, de nouvelles versions adapteront les communications de la plateforme à utiliser ce système.
En conclusion, cette nouvelle fonctionnalité de Facebook donnerait de nouvelles idées aux relationnistes pour joindre et véhiculer le plus d’information à leur cible. Mais plus encore, il y aurait un contenu plus précis et adapté, donc plus utile à l’émetteur et au récepteur. Il en reste que dès le lancement de cette nouveauté, les utilisateurs pourront enfin utiliser sans modération, partout et en tout temps leur réseau social préféré. Finalement, pour les relations publiques, on observe une forte adaptation de la dimension organisationnelle et non seulement celle de l’individu à travers cette mise à jour. Ainsi, il faudra se questionner sur la hiérarchie et la mise en application de toute cette information.