À l’occasion du lancement « Parlons télé: une conversation avec les Canadiens », le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) tenait une consultation publique avec les étudiants des 1er, 2e et 3e cycles du Département d’information et de communication de l’Université Laval.
Présidés par Jean-Pierre Blais, président du CRTC, et Florian Sauvageau, professeur émérite de journalisme de l’Université Laval, cet événement a fait état de l’évolution du petit écran jusqu’à aujourd’hui. En parallèle, l’Observatoire des médias sociaux en relations publiques interagissait avec les internautes afin d’entendre leur voix sur les sujets discutés. Le constat: avec la multiplication et la convergence des plateformes comme la vidéo sur demande, l’enregistrement numérique d’émissions télévisées, Netflix, Apple TV et autres, on constate que la valorisation des contenus canadiens, garante de l’identité culturelle canadienne, est grandement menacée, entre autres choses, par l’attrait des contenus américains.
Comment pallier cette nouvelle réalité? Comment pouvons-nous valoriser le contenu canadien? Comment le CRTC peut-il redéfinir son approche par rapport à la télévision?
Bien qu’à l’issue de cette rencontre il soit impossible de répondre à ces questions, elle a néanmoins permis de donner le pouls sur la consommation télévisuelle des étudiants. Sur plus d’une centaine de personnes, seulement deux personnes, qui, disons-le semblaient un peu plus âgées que la majorité des personnes en salle, ont avoué écouter exclusivement la télévision dite traditionnelle (c’est-à-dire, sans enregistrement numérique et sans le Web). Pour les autres, la consommation télévisuelle se départage entre plusieurs plateformes, mais avec une dominance du Web, grâce aux ordinateurs portables, téléphones mobiles et tablettes qui ont pris une place ferme dans le paysage télévisuel.
Les interactions avec les internautes nous a permis de découvrir que certains écoutaient des émissions télévisuelles avec leur ordinateur, de façon à pouvoir discuter de l’émission sur les médias sociaux.
Dans un autre ordre d’idées, un professeur du Département a soulevé que les frais reliés à la câblo-distribution contribuent au déclin de la télévision traditionnelle. En écho à cette problématique, un étudiant a relevé les astuces dont font preuve des utilisateurs pour détourner les systèmes de réglementation afin d’accéder gratuitement aux contenus télévisuels. Bien que cette pratique ne soit pas la plus légale qui soit, elle a semblé silencieusement acquiescée par les étudiants en salle.
Enfin, ces discussions ont mené vers une question qui, d’apparence simple, a conduit vers une ouverture, disons… inspirante: avec cette diversité des plateformes, c’est quoi maintenant la télé? Est-ce qu’elle se limite à ce qui est disponible par le câble ou est-ce qu’elle s’étend jusqu’au Web? La réponse de Jean-Pierre Blais est que le CRTC l’ignore, mais qu’il appartient maintenant aux Canadiens de le définir.